Lettre de Sarah B, aide à domicile ARCADE
Comment décrire au mieux cette merveilleuse aventure humaine qu'est l'aide à domicile ?
C'est se lever chaque matin en se demandant si nos chouchous vont bien aujourd'hui et se coucher en se remémorant toutes les petites choses qui ont pu leur faire du bien (aussi insignifiantes soient-elles).
Il est bon de rappeler que nous sommes leurs yeux, leurs mains, leurs jambes, leur écoute, leur mémoire et surtout une présence. En clair, nous sommes ce qu'ils n'ont plus.
Et j'insisterai même sur le manque de présence qui est la pire peine.
La douleur, la perte de mobilité, perte de mémoire ne sont rien face aux journées trop longues qui recommencent éternellement. Seule compagnie fidèle et quotidienne étant la télévision porteuse de nouvelles peu réjouissantes (je dirai même déprimantes).
Alors oui, nous intervenons pour les accompagner administrativement, pour la préparation des repas, pour des déplacements véhiculés (r.d.v médicaux ou courses), du ménage mais surtout les écouter et échanger. Là est toute la complexité de notre métier. Être en mesure d'être polyvalente et de pouvoir mener à bien notre mission. Avoir les épaules solides et une bonne condition physique.
Quoi de plus gratifiant que de partir de chez nos bénéficiaires et les voir le sourire aux lèvres, les yeux pétillants et angoisses dissipées ?
Je suis fière de mon travail, je l'aime et en parle passionnément.
Je regrette juste une chose : que cette activité ne soit pas mieux valorisée.
Un jour un bénéficiaire m'a dit (maladroitement, j'en conviens, mais cela reflète assez bien ce que la majorité pense) : "Nous, les intellectuels, on ne se rend pas compte de votre travail."
"NOUS LES INTELLECTUELS..."
C'est très péjoratif mais le constat est là. Sur 10 personnes à qui je vais annoncer ma profession, seulement une me dira "waouh, c'est génial ce que tu fais," c'est intéressant et important", "parle moi de ton métier".
Pour tous, ce métier n'est que ménage, alors que c'est avant tout une aventure humaine. C'est maintenir un lien social et les aider à vivre en toute dignité.
Il faut donner envie aux plus jeunes de faire cette activité, nous avons tant de moyens maintenant. Les réseaux sociaux sera notre meilleur allié pour les toucher.
Une passionnée.
Sarah B
Postulez