CORONAVIRUS : Le coup de gueule des aidants - Patrick AGATI témoigne dans le journal La Provence

Interviewé par Denis TROSSERO du journal la Provence (article paru dimanche 29 mars 2020), Le "coup de Gueule" de notre directeur général Patrick AGATI contre l'ARS.


"Coronavirus: le coup de gueule des aidants"

Ils ont certes moins de voix que nos médecins, que nos infirmières, mais ils sont la force vive de ce pays, ceux qui se rendent tous les jours par milliers chez les plus âgés, les plus vulnérables.

Nos aidants à domicile ne sont pas aidés. Ce sont les autres oubliés du pays, les hommes et femmes de l’ombre de notre France en détresse. Aides à domicile, soignants, derniers ou premiers maillons d’une chaîne qui n’a plus le temps de crier son nom.

Patrick Agati, directeur général d’Arcade, vient de piquer un coup de gueule.
Les 1000 salariés de sa société qui se rendent chaque jour à domicile sont en bataille contre l’Agence régionale de santé (ARS). Faute de masques, faute de protections suffisantes, ses employés sont en danger.
Ils risquent d’être contaminés et peuvent contaminer à leur tour. L’heure est d’autant plus grave que les pharmacies ne veulent pas leur délivrer de masques.

Arcade aide pourtant 3000 personnes dans les Bouches-du-Rhône, dont 2000 à Marseille. Et 90% d’entre elles sont en situation de fragilité ou de dépendance.
Chaque aidant gère en moyenne chaque semaine 6 à 7 bénéficiaires. "Si on n’équipe pas nos personnels urgemment, ce sont autant de bombes à retardement qu’on allume!" s’époumone Patrick Agati. Pour faire face à l’urgence, il est parvenu à obtenir quelque 30000 masques, grâce à l’aide précieuse d’un de ses fournisseurs, mais il n’y en a que pour deux petites semaines.

Au-delà, c’est le pire qui se profile…

Ce qui a fait bondir Patrick Agati, c’est une note de l’ARS datée du 23 mars, qui prescrit aux pharmaciens de "répartir à parts égales les masques FFP2 entre les médecins généralistes, les spécialistes, les biologistes et les infirmiers". Oubliés, disparus, maltraités, les aidants à domicile. Comme si le principe de précaution laissait la place au principe d’imprécaution. Demain, il faudra sans doute une commission d’enquête parlementaire pour comprendre où sont passés les masques.

Il faudra dire si des hauts fonctionnaires doivent ou non être poursuivis pour "non-assistance à pays en danger" ou pour "mise en danger de la vie de la Nation".
Mais pour l’heure, serrons les rangs derrière tous nos soignants, tous nos aidants. Ils sont la chance et l’honneur de la France.

Denis TROSSERO du journal la Provence


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